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Cette page est dédiée au jeu de go, un jeu millénaire d’origine chinoise et développé au Japon.

Une experience enrichissante

Après quelques mois de pratique, le go dépasse son statut de « simple » jeu pour devenir une vraie leçon de vie. Le plateau de jeu, le goban, agit comme un miroir de l’âme, on peut y lire ses propres faiblesses, ses excès, mais également ses forces et ses qualités. Avant d’être un combat contre un adversaire, le jeu de go est un combat contre soi-même. Pour exceller, il est nécessaire de maîtriser ses émotions et ses pulsions. Le jeu de go apprend également à partager, car à niveau égal, celui qui emprunte la voie de l’avidité a toutes les chances de repartir bredouille. Mais attention : pour gagner, il faut aussi savoir s’imposer et ne pas se laisser marcher sur les pieds, bref jouer au go est une affaire d’équilibre.

Deux particularités uniques

Tout d’abord, c’est l’un des seuls jeux capable de s’adapter au niveau des joueurs sans altérer le concept initial : les débutants commencent par jouer sur un plateau 9x9 pour assimiler les bases, les joueurs de niveau intermédiaire jouent sur un 13x13 pour appréhender les notions de formes et de territoires, tandis ce que les bons joueurs tentent d’optimiser la position de leurs pierres sur un 19x19.
En outre, un système à handicaps permet à deux joueurs de niveaux différents de jouer ensemble sans pour autant obliger le meilleur joueur à moins bien jouer. Ce système est simple à mettre en place, puisqu'il consiste à donner plusieurs pierres d’avance au joueur le plus faible (le nombre de pierres de handicap varie en fonction de l'écart de niveau entre les deux joueurs).
Tout comme l’eau prend la forme de la théière, le jeu de go est capable de s’adapter à ceux qui s’y adonnent.

Un jeu profond et palpitant

Le contraste entre les sensations des premières parties et celles d’une pratique régulière est vertigineux. De prime abord, on n’y voit qu’un banal jeu de prise qu’on imagine proche du jeu de dame ou d’Othello, les pierres nous paraissent fades et sans vie. Et puis au fil des heures, on prend conscience de l’importance de certaines pierres ; soudainement on ne joue plus avec des pierres blanches et des pierres noir mais avec des troupes que l’on envoie au combat, que l’on sacrifie dans la douleur, que l’on positionne stratégiquement pour servir de leurre, de bouclier, d’éclaireur, d’espion, mais aussi de commando suicide. Du simple statut de joueur, on devient général. Il n’est pas rare de vivre des moments épiques dignes des meilleurs films d’action, qu’il s’agisse de parachuter une pierre dans le camp adverse (oki) en lui précisant qu’on ne pourra pas lui venir en aide si elle se fait prendre, ou d’exploiter une faille adverse pour envahir son territoire ; les retournements de situations et les coups de bluff sont fréquents.
Les premières parties sont laborieuses car on ne sait où poser ses pierres, mais après quelques mois les bons coups à jouer scintillent sur le goban comme si quelqu’un y avait planté un feu de détresse. A niveau égal, les adversaires ont la même vision du jeu, et certaines intersections deviennent des points vitaux qu'il faut frapper ou consolider pour tuer ou survivre. Si votre adversaire joue en fonction de vos réponses, c’est peut être le bon moment pour jouer un Tenuki, un coup non attendu que l’on joue à la place d’une réponse évidente. Un coup qui vous fera reprendre l'avantage... ou bien perdre la partie si la réponse attendue se révélait finalement trop importante.

Un intérêt esthétique

La partie terminée, on peut deviner son déroulement en lisant les cicatrices du goban : partage diplomatique, guerre sans merci, stratégie offensive ou défensive… chaque fin de partie est unique, et le goban devient un tableau de maître, qu'il est bon d'étudier ou simplement de contempler.

Un défi technique

Le go est un défi permanent, et il l'est d'autant plus pour les ordinateurs puisque c'est l'un des rares jeux qui résiste encore à l’intelligence artificielle. En effet, si les meilleurs champions d’échec peuvent perdre face à un ordinateur, c’est encore loin d’être le cas pour un "simple" bon joueur de go (et pas un professionnel) car le go fait appel à des notions de formes qui échappent encore à tout calcul mathématique. Un réel défi pour les codeurs d'aujourd'hui, et à n'en point douter une forte somme à la clef pour celui qui réalisera l’irréalisable !

Pour résumer simplement, le jeu de go est le roi des jeux
^_^